Chronique : Histoires de kisaeng
Par M. Natali le 08/11/2007
© Paquet /Dong-hwa 2007
Titre : La barque du destin
Tome : 1
Scénario : Dong-hwa, Kim
Dessin : Dong-hwa, Kim
Couleurs :
Editeur : Paquet
Dépot Légal : 09/2007
ISBN : 978-2-88890-163-1
Nb Pages : 240
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M. NataliD. Ollivier
Par M. Natali
Beodeul, issue d’une bonne famille ruinée, et Hyongeum, fille de menuisiers pauvres, sont placées chez dame Choseon. Celle-ci doit leur enseigner son art, celui des courtisanes, afin qu’elles puissent survivre et se faire un nom. Au quotidien, entre candeur et plaisir malicieux, les deux adolescentes commencent leur rude apprentissage de la vie dans cet univers singulier. Leurs caractères opposés les amènent à emprunter deux routes différentes.
Après La bicyclette rouge et Histoire couleur terre, Kim Dong-Hwa revient avec une autre série en trois tomes, Histoires de Kisaeng. Tout comme pour son œuvre précédente, il choisit comme décor une Corée encore médiévale et y explore le monde des kisaeng, équivalent des geishas, rempli de codes bien établis et où le jeu de la séduction atteint des sommets de subtilité.
Avec son sens très poétique et délicat de la narration, l’auteur traite ce sujet avec finesse en faisant évoluer et grandir ses héroïnes qui apprennent au fur et à mesure, font des erreurs puis les corrigent. Des bonnes manières qui passe par la légèreté des gestes à l’art des mots, l’apprentissage est rude et les jeunes filles sont amenées à y confronter leurs caractères, non sans difficultés ou déconvenues. Le chemin de chacune corresponde à sa façon d’être et trouve un écho dans les destinées de dame Choseon et d’une autre kisaeng. Le langage est fleuri, imaginatif, délicat, voire précieux, et on y goûte avec plaisir même dans les dialogues les plus sophistiqués. L’érotisme, la sexualité et la sensualité sont au cœur du récit mais restent toujours abordés de manière raffinée et subtile. Et même les propos osés de Hyongeum, qui n’a pas froid aux yeux, ne franchissent pas certaines limites malgré leur caractère suggestif.
Le trait léger de Kim Dong-Hwa se marie parfaitement avec le récit. Léger et fin, il en transmet bien la poésie. Réaliste mais minimaliste, il s’attarde sur les expressions, les attitudes, mais pèche toutefois par une absence de décor un peu trop manifeste. Et de nombreuses similitudes d’apparence avec les personnages de Histoire couleur terre (Beodeul ressemble fortement à Iwha) donnent un air de déjà-vu et gênent un peu l'immersion du lecteur.
La barque du destin est un premier tome appréciable, dans la lignée de ce qu’a déjà fait Kim Dong-Hwa. Le thème, intéressant, suscite une certaine curiosité et son traitement tout en délicatesse ne manque pas de faire passer un agréable moment. A découvrir.
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